Toponymie

La commune est mentionnée dès 1216 sous la forme latinisée Thorreia puis Torrea en 1258, Thorreya vers 1330 et Torrée en 1399. En 1936, le village devient Thorée-les-Pins, par adjonction du déterminant complémentaire -les-Pins en référence aux vastes espaces forestiers qui recouvrent la commune.

Le toponyme Thorée est issu de Tauriaca, du nom d’un propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine dénommé Taurius.

Histoire

En 1078, le comte d’Anjou Foulques-le-Réchin est chassé du Mans par Guillaume le Conquérant. Il s’attaque alors à Jean, seigneur de La Flèche et assiège le château de La Flèche mais Guillaume le Conquérant vient en aide à Jean à la tête de 6 000 cavaliers. Les deux armées se retrouvent face à face à la Lande Blanche  située à Thorée. Le conflit est évité et la paix est signée grâce à l’intervention d’un cardinal.

Sous l’Ancien Régime, Thorée dépendait de la sénéchaussée de Baugé et du tribunal spécial ou « greniers à sel » du Lude.

En 1790, lors de la création des départements français, Thorée, comme certaines villes du nord-est de l’Anjou (La Flèche, Le Lude) est rattachée au département de la Sarthe.

En février 1800, 150 Chouans emmenés par Lamotte-Mervé attaquent des gardes nationaux dans les bois de Mervé, entre Thorée et Luché.

Le 11 août 1944, des cultivateurs de Thorée avertissent les FFI du Prytanée de La Flèche que les Allemands rassemblent et détruisent des munitions dans un bois situé à quelques kilomètres du bourg de Thorée afin qu’elles ne tombent pas aux mains des Français. Une opération est alors organisée par le commandant Tête, médecin au Prytanée, accompagné de plusieurs volontaires. Arrivé sur place, le groupe de résistants tente de parlementer mais le combat s’engage. Le sous-lieutenant Paul Favre, professeur-adjoint au Prytanée, meurt sous les balles. Le bois où s’était déroulé le combat appartenait au marquis de Talhouët-Roy, propriétaire du château du Lude. Le marquis cède une partie de son terrain afin qu’une stèle à la mémoire du sous-lieutenant soit érigée sur les lieux du combat. L’inauguration du monument a lieu le 27 mai 1945, en présence des élèves du Prytanée.

Un camp de prisonniers de guerre allemands y a été établi à la fin de la Seconde Guerre mondiale. D’abord sous administration américaine (camp 22), il passe sous autorité française (dépôt de PG 402). Il accueillait 32 000 prisonniers en juillet 1945, et 20 000 prisonniers en septembre 1945.

Patrimoine culturel

Présentation de la commune et du bourg de Thorée-les-Pins par Le Patrimoine du Pays de la Loire

Lien : https://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/linventaire/detail-notices/IA72000883/

L’Eglise Saint Germain

L’église Saint-Germain est une église romane du XIIe siècle, composée d’une nef unique couverte d’une charpente lambrissée, d’un chœur à voûte en berceau et d’une abside en cul-de-four. Elle fut remaniée au XVIIe siècle avec la construction de deux petites chapelles latérales. Les murs extérieurs de l’édifice sont soutenus par de gros contreforts et ne présentent que de petites ouvertures. Le clocher de l’église, de forme hexagonale, termine par une belle flèche élancée, servant d’assise à une croix de fer forgé. Le cimetière jadis attenant a été reconstruit sur la route des Cartes afin de permettre la réalisation de la route royale Tours Rennes.

A l’intérieur, On peut y observer

une statue en terre cuite de la Vierge à l’Enfant, datant du XVIe siècle et classée aux monuments historiques au titre d’objet en 1910.
un confessionnal du XVII ème siècle réalisé en chêne.
un Saint Germain (XVIIème siècle)
un tableau représentant la sainte famille (XVII siècle)
Quant aux autres statues, la plupart sont de grands moulages en plâtre du XIX siècle

  • Vierge à l’enfant, statue en terre cuite datée du XVIème siècle
  • Carte postale place de l’église début XXème siècle

Le Pas de la Mule

Le Pas de la Mule est un mégalithe situé sur la route de Luché-Pringé. La légende raconte que pendant la guerre de Cent Ans, un général anglais battait en retraite après la bataille du Vieil-Baugé dans les bois de Thorée lorsque sa mule trébucha sur une pierre et y laissa l’empreinte de son sabot. Les notables locaux déplacèrent la pierre sous la Première République pour déterminer la frontière entre les provinces du Maine et de l’Anjou. Le Pas de la Mule marque aujourd’hui la frontière entre la commune de Thorée-les-Pins et celle de Luché-Pringé.

La Chapelle de la Commanderie

Il s’agit d’une ancienne chapelle médiévale du XIIème siècle, édifiée grâce à la générosité de la Reine Bérengère de Navarre, épouse du Roi et Comte d’Anjou Richard Cœur de Lion.

Au cours de l’histoire, la chapelle de la Commanderie sera octroyée à l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, dont les moines servent activement la commune en prodiguant soin et réconfort aux malades et démunis.

A la fin du XVIIIème siècle, elle passera aux mains de l’Ordre de Malte, et sera entourée de nombreuses dépendances appartenant à une commanderie, dont elle prend le nom. Il ne reste de ce domaine que la chapelle et quelques cavités troglodytiques autrefois habitées.

La chapelle sera notamment restaurée aux XVème et XIXème siècles.

La Chapelle de la Commanderie est édifiée en tuffeau calcaire et pierres de tailles. Elle est recouverte d’un toit d’ardoise à longs pans.

L’intérieur de l’édifice dévoilerait un plafond lambrissé et des peintures murales moyenâgeuses.

La Chapelle Notre-Dame-du-Souvenir

La chapelle Notre-Dame-du-Souvenir, au centre du cimetière, fut érigée en 1881 sur ordre du baron Eugène Philippe de Neufbourg.

Le Lavoir

En 1864, la municipalité fait l’acquisition d’un terrain le long du ruisseau Les Cartes à 250 m du bourg afin d’y établir un lavoir et un abreuvoir. Cette parcelle est en plantations et le bord du ruisseau sert déjà d’emplacement pour les laveuses. Ce lavoir sera doté d’un abri, en 1906.

L’inscription sur le fronton indique qu’il a été reconstruit en 1948. Ce bâtiment entièrement en ciment est éclairé par deux fenêtres.

Patrimoine naturel

Thorée-les-Pins est l’une des 15 communes intégrées au réseau Natura 2000 de la « Vallée du Loir de Vaas à Bazouges ». La zone ainsi constituée bénéficie d’abord d’un classement en site d’importance communautaire (SIC) en 2004 puis en zone spéciale de conservation (ZSC) en 2015.

L’ensemble du site s’étend de part et d’autre du Loir sur une surface de 4 018 hectares dont 296 à Thorée-les-Pins, principalement le long du ruisseau des Cartes. Il présente un intérêt par la diversité de ses habitats naturels. Les différentes prospections menées sur le terrain ont fait apparaître la présence sur la commune de plusieurs espèces vulnérables ou menacées comme l’Agrion de Mercure et plusieurs espèces de lépidoptères : le Damier de la succise, l’Écaille chinée ou encore l’Azuré du serpolet

Des secteurs du territoire de Thorée-les-Pins sont inclus dans l’aire de trois ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique).

La ZNIEFF de la Vallée du Loir de Pont-de-Braye à Bazouges-sur-Loir est l’une des plus importantes en Sarthe avec plus de 15 000 hectares et s’étend sur trente-six communes dont Thorée-les-Pins. Elle présente un intérêt majeur pour ses populations de chauves-souris et constitue une zone de stationnement pour de nombreux oiseaux migrateur.

Les Bois de Mervé et de Coulaines, d’une superficie d’un peu plus de 263 hectares, sont une ZNIEFF de type 1 qui s’étend à la fois sur la commune de Luché-Pringé et sur celle de Thorée-les-Pins. Constituée de boisements variés, de pelouses marécageuses et d’un étang récemment creusé, elle présente un fort intérêt botanique avec la présence de deux espèces protégées au plan national, le Droséra à feuilles rondes et le Droséra intermédiaire . Elle héberge également une fougère aquatique, le lycopode inondé et plusieurs espèces protégées au niveau régional et particulièrement rares en Sarthe. La zone présente également un intérêt par la présence de plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs ou nicheurs inscrits sur la liste de protection régionale comme la Locustelle tachetée , le Faucon hobereau , la Mésange noire , le Pouillot siffleur  ou le Pouillot fitis.

La Vallée des Cartes et de la Vésotière est une ZNIEFF de 894 hectares, également de type 1. Elle est composée de deux bassins versants ainsi que des prairies humides et des prés de fauche qui s’établissent le long d’eux. Outre la présence de plusieurs espèces de papillons protégées au niveau national, le site offre une végétation abondante, parmi laquelle la Spiranthe d’été  et l’Orchis des marais . Elle est également la seule zone en Sarthe où sont présentes certaines espèces végétales comme la Laîche appauvrie.

Spécimens de la faune et de la flore présents à Thorée-les-Pins

Atlas de la biodiversité communautaire en Pays fléchois par le CPIE val de la Sarthe et du Loir
Lien avec le CPIE (animations) : https://cpie72.fr/abc/